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La ville de Bayeux a toujours entretenu des liens forts avec le Royaume-Uni et elle se réjouit que l’œuvre dont elle prend soin depuis près de mille ans retourne quelques mois, sur les lieux où elle aurait été créée à la fin du XIème siècle. Inscrite au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO, cette œuvre, longue de 70 mètres sur 50 centimètres de hauteur, est une broderie de fils de laine sur toile de lin qui met en mémoire et en images la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume duc de Normandie, lors de sa victoire à la bataille d’Hastings en 1066.
« Le prêt de cette œuvre unique au monde qui porte en elle un héritage partagé des deux côtés de la Manche, fait sens et sa légitimité est incontestable. Une exposition à Londres, lieu du couronnement de notre duc de Normandie, sera un moment historique qui s’inscrira dans la longue existence de la Tapisserie de Bayeux. Cet événement marquera également l’année 2027 à l’occasion de la célébration du millénaire de la naissance de Guillaume le Conquérant, organisée par la Région Normandie » commente Patrick Gomont, maire de Bayeux et vice-président de la Région Normandie en charge de la Culture et du Patrimoine.
Partager les ressources et améliorer la connaissance d’un chef d’œuvre universel
Dépositaire de la Tapisserie de Bayeux et en charge de sa valorisation auprès du public (cf convention de dépôt signée en 2017 avec l’État), le musée tisse des liens depuis plusieurs années, avec les grandes institutions muséales britanniques, notamment le Victoria & Albert Museum avec lequel un partenariat a été signé en 2022. Le musée de Bayeux accueille ainsi favorablement cette opportunité de travailler en étroite collaboration avec une autre institution culturelle aussi prestigieuse que le British Museum, futur lieu d’exposition temporaire de la Tapisserie.
« Nous entretenons d’étroites relations avec le British Museum depuis longtemps. Nous avons déjà sollicité la grande expertise de leur équipe de conservation, qui fait d’ailleurs partie de notre comité scientifique depuis 2013, sur le projet du futur musée de Bayeux. Ce prêt est une chance pour la valorisation de l’œuvre, le partage des ressources en améliorera la connaissance pour notamment mieux comprendre son contexte de création. Ce partenariat de compétences historiques et scientifiques permettra également d’accompagner et de nourrir le projet du nouveau musée de Bayeux, par exemple dans son volet numérique et dans sa médiation.» précise Antoine Verney, conservateur des musées de Bayeux
Un prêt uniquement envisageable dans le cadre du projet de rénovation du musée de Bayeux
La Tapisserie de Bayeux n’a été exposée que deux fois en dehors de Bayeux. La première en 1803 à la demande de Napoléon Bonaparte pour la montrer au tout Paris et la deuxième fois en 1945 au Louvre. Son exposition fut alors considérée comme un hommage aux troupes de la Libération. Cette nouvelle exposition hors de son écrin habituel est envisageable puisqu’elle coïncide avec la fermeture du musée de Bayeux à partir du 1er septembre 2025 pour travaux de rénovation et d’extension. L’extraction de la Tapisserie de Bayeux hors de la vitrine qui la protège depuis 1983, doit avoir lieu avant la fin de l’année 2025, afin qu’elle puisse être mise à l’abri en réserve pendant le chantier de construction.
« Cette exposition à Londres sera sans nul doute, une opportunité d’accroître la notoriété de la Tapisserie avec une sorte de préfiguration de sa présentation dans son futur musée en Normandie. Un rayonnement auprès du public britannique et international qui donnera envie de découvrir l’œuvre dans son nouvel écrin à Bayeux à partir de l’automne 2027 » précise Loïc Jamin, maire-adjoint en charge des musées, du tourisme et de l’attractivité.
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